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Opération mort certaine : les SAS en Sierra Leone

Dans les années 90, la Sierra Leone était ravagée par une guerre civile impitoyable qui fit des milliers de morts. L'armée de Sierra Leone (ESL) avait été décimée lorsque ses soldats avaient rejoint les groupes rebelles. La force de combat de l'élite britannique SAS se rendit en Sierra Leone pour aider à reconvertir ces soldats rebelles.

Après plusieurs semaines de soigneuses planifications et reconnaissances, cinq hélicoptères qui transportaient 120 parachutistes se lancèrent au lever du jour dans une mission audacieuse. Celle-ci consistait à secourir six soldats britanniques et un officier de l'armée de Sierra Leone séquestrés dans un campement rebelle au cœur de la forêt. Ils devaient également détruire le bunker d'un groupe armé connu sous le nom de West Side Boys.

Les West Side Boys étaient un groupe de rebelles guidé par le « Brigadier » Foday Kallay, un ex-officier de l'armée et un célèbre assassin.
Ce groupe paralysa le pays durant toutes les années 90, recrutant ses membres via l'enlèvement et l'entrainement d'enfants. Ils bénéficiaient de cachettes dans des forêts lointaines et finançaient leur arsenal avec l'argent gagné grâce aux « diamants du sang ». Ces derniers étaient également destinés à payer la consommation d'alcool, de marijuana et d'héroïne.

Le 25 août 2000, 11 membres du Régiment Irlandais Royal et un officier rattaché à l'armée de Sierra Leone furent enlevés et séquestrés à Occra Hills, le territoire des West Side Boys.

On s'est beaucoup demandé ce qu'allaient y faire ces soldats. L'armée a toujours prétendu qu'il s'agissait d'une mission officielle destinée à créer des liens avec des pacifistes jordaniens mais pour d'autres, les soldats se trouvaient là dans le cadre d'une mission de renseignement, en cachette des Nations Unies. Selon une autre théorie, les soldats se seraient rendus sur le territoire des West Side Boys de leur propre chef.

Deux jours après que les otages furent capturés, Kallay rendit ses demandes publiques, entre autres la démission du gouvernement de Sierra Leone et la libération de ses camarades emprisonnés. Après cinq jours de négociation, les plus jeunes membres de l'armée britannique furent libérés.

Il était évident que les otages restants étaient en danger de mort ; ils avaient déjà été soumis à des « simulations d'exécution ». Le lieutenant Musa Bangura, officier rattaché à la milice de Sierra Leone, reçut un traitement particulièrement brutal. Battu jusqu'à perdre conscience, il était sur le point de mourir lorsque le groupe fut enfin secouru après seize jours d'enfer.

Dès le départ, tous savaient que l' « Opération Barras », surnommée « Opération mort certaine » était hautement risquée. A la différence des opérations discrètes auxquelles étaient habituées les forces du SAS, « l'Opération Barras » exigeait une attaque frontale. S'ils étaient découverts, les hélicoptères deviendraient des cibles faciles pour les rebelles armés. Pour garantir la sécurité des otages et le succès de la mission, l'opération dépendait de l'excellence de la coordination, de la vitesse d'opération et du facteur surprise.

120 parachutistes couverts par 70 membres du SAS attaquèrent la cible au lever du jour. En à peine vingt minutes tous les otages avaient été secourus et se trouvaient dans un bateau britannique en direction de Freetown, la capitale de la Sierra Leone.

La lutte féroce entre le SAS et les 200 membres des « West Side Boys »se solda par la mort d'au moins 25 rebelles et la capture de 18 d'entre eux, y compris Foday Kallay, le leader.

Un parachutiste britannique fut abattu et 12 autres blessés. Malgré ces pertes, les chefs militaires saluèrent le succès spectaculaire de la mission. Bien que l'objectif premier de la mission fût de secourir les otages puis de capturer Kallay, les soldats étaient de plus parvenus à détruire complètement les West Side Boys.